Depuis la sortie de son premier album "Bergstatt" en 1993 Ulver a toujours su innover et proposer quelque chose de nouveau allant à contre-courant des genres qu'il pratiquait. A la première écoute "Wars Of The Roses" semble être le chaînon manquant entre "Blood Inside (2005) et "Shadows Of The Sun" (2007), gardant du premier l'instrumentation rock et les lignes de chant grandiloquentes et le côté aérien et planant du second. Ainsi pour la première fois Ulver semble retourner sur ses pas. Cependant cet album se révèle au fil des écoutes et s'affirme peu à peu comme l'album le plus pop des Norvégiens. Petit à petit les contours de ce disque se font plus nets et on distingue des pistes encore inexplorées par le groupe: le spoken words de "Stone Angels", les expérimentations industrielles de "Providence", le rock direct et hyper jouissif de "February MMX" et les collision avec la musique concrète sur "Island". Les textes sont écrits comme de petits poèmes ("Stone Angels" en est d'ailleyrs un), dans un style simple, elliptique et poétique et traitent des rapports humains à travers ce qu'ils ont de plus sombre et de tragique. Structurellement, les chansons n'obéissent pas à la forme "couplet / refrain" (exception faite de "February MMX") et sont portées par une mélodie en constante évolution. Le son, mixé par John Fryer (Depeche Mode, This Mortal Coil...), est très organique et possède une grande dynamique grâce à la superposition de multiples pistes.
Tracklist:
01-February MMX
02-Norwegian Gothic
03-Providence
04-September IV
05-England
06-Island
07-Stone Angels
Le concert du Trabendo enregistré le 26 mars dernier, devance de quelques semaines la sortie de "Wars Of The Roses". Ce fut un concert déconcertant, puisqu'après une première partie merdique et inutile assurée par Sweiz, Ulver annonce qu'il jouera ce soir uniquement son nouvel album. Ainsi la majorité du public découvrit les nouveaux morceaux sur scène, ce qui explique les réactions mitigées du public. Garm justifie ce choix en expliquant que cela représentait une plus grande prise de risque pour eux et pour les fans, que c'était ce qu'ils avaient envie de jouer ce soir là et que c'était donc une périlleuse, mais singulière et innovante. Ainsi même durant les concerts (ce n'était que la deuxième tournée du groupe), Ulver arrive à bousculer les habitudes et à être à contre-courant.
L'ambiance est visiblement détendue et on a plutôt l'impression d'assister à une répétition en public à travers un nuage de fumée et dans un état quelque peu éthylique, le groupe enchaînant clope sur clope et descendant pas mal de bouteilles de rouge. Le groupe joua donc son dernier album en intégralité, dans un ordre légèrement différent que celui du tracklist final, ce qui nous permet d'entre les différences qu'il peut y avoir entre les versions studios et les lives. Enfin en rappel le groupe interpréta un "Hallways Of Always" d'anthologie extrait de "Perdition City" (2000). Le sentiment de frustration que j'ai ressentis à l'époque a aujourd'hui laissé place à l'impression d'avoir assisté à un bon concert, unique en son genre.
Tracklist:
01-Intro
02-February MMX
03-England
04-September IV
05-Norwegian Gothic
06-Island
07-Providence
08-Stone Angels
09-Hallways Of Always